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Articles sur Montherlant (hors presse)

19. Les Grands Combattants Volontaires

(source : Fédération Nationale des Combattants Volontaires)

 
   

Henry de Montherlant naît à Paris, le 20 avril 1895 dans une famille de la noblesse du Bauvaisis. Il fait ses études à Janson de Sailly, puis à Sainte Croix de Neuilly.

Lorsque la guerre éclate en 1914, il est réformé pour hypertrophie cardiaque. Sa mère se sentant mourir s'oppose à son intention de s'engager. Utilisant ses talents d'écrivain naissants, il écrit sa première pièce.

1916. La grande guerre fait rage depuis deux ans et les tueries emportent chaque jour un millier d'hommes. Henry de Montherlant n'est reconnu apte que pour le service auxiliaire. Vu son état cardiaque, il pourrait aisément se soustraire au front, mais en 1917, il se porte volontaire pour monter en ligne, et est incorporé au 360e régiment d'infanterie, comme simple soldat.

 

C'est nous les Poilus
Paul Dufresne
Musée de l'Armée, Paris

 

Au front, Henry de Montherlant se distingue à plusieurs reprises par son caractère volontaire. Le 6 juin 1918, son unité subit un tir d'artillerie. Son chef est tué devant lui. Henry de Montherlant reçoit sept éclats d'obus dans le dos, l'épaule et les reins. Il est opéré, mais un seul de ces éclats peut être retiré. Reconnu invalide à 50%, il souffrira tout le reste de sa vie de ses blessures. Il termine la guerre comme interprète auprès de l'armée américaine et sera démobilisé en 1919.

La citation qui lui est délivrée par le général Pétain est la suivante :
"Servant comme auxiliaire dans une section de secrétaire d'état-major, a demandé et obtenu d'être affecté dans un régiment actif. Ya fait preuve dès son arrivée, et malgré son état de santé précaire, de courage, de sang-froid, et de beaux sentiments militaires. A été blessé grièvement le 6 juin 1918, à son poste de combat. Au G.Q.G., le 16 octobre 1918. Signé Pétain".

 
 

Effets d'un obus dans la nuit…
Georges Bertin Scott
Musée de l'Armée, Paris

La guerre terminée, Henry de Montherlant poursuit une brillante carrière d'écrivain, auteur dramatique et essayiste avec ses romans, ses poésies et ses récits. Il produit de nombreuses œuvres. On y retrouve le sens du devoir et du bien, de la mort et du néant, et aussi le goût de la vigueur physique, morale, et de l'héroïsme.

En 1972, Henry de Montherlant qui a 76 ans commence à perdre la vue à la suite d'un accident. Craignant la cécité totale et sentant ses forces l'abandonner, il choisit de se donner la mort, prouvant ainsi la sincérité de ses propres citations :

“Le suicide est le dernier acte par lequel un homme puisse montrer qu'il a dominé sa vie”.

“Eternité est l’anagramme d’étreinte”.

Cet écrivain de talent nous a laissé sur les combattants volontaires, quelques réflexions qui trouveront toujours leur actualité :

“Quand la vie a tendance en vous à s'assoupir, vous sortez et vous la risquez.
Et la vie se réveille en vous et prend feu. D'une simplicité enfantine.”

 
 

Croix du Combattant
Volontaire

“Depuis quarante huit heures, cet homme n'est plus le même.
On le surprend à chanter seul, dans sa chambre ; à table, il dévore ; sa conversation a un brillant imprévu. Que s'est-il passé ? Il a décidé de risquer sa vie. Et sa bonne conscience, moralement et physiquement, l'a lavé. Volontaire au danger : un bain de jeunesse. Son visage même le dit. Les gens qui sont prêts à se faire tuer, cela se voit tout de suite à leur tête. Il est rare qu'on s'y trompe.”

“Les volontaires, pour la plupart, furent menés par des sentiments plus simples et plus purs. On est presque déconcerté quand on voit, comme je l'ai vu, la modestie de certains d'entre eux. En vain cherche-t-on quelque intérêt, d'ailleurs bien légitime, parmi les motifs qui les firent agir ; On ne trouve jamais que ces deux mobiles : ou l'amour de la patrie ou l'impossibilité - une impossibilité comme physique - de voir les autres à l'épreuve, et eux de ne s'y voir pas. Les actes désintéressés sont les étoiles de la terre.”

Henry de Montherlant était Officier de la Légion d'honneur, titulaire de la Croix de guerre 1914-1918 et de la Croix du Combattant Volontaire.

Ayant reçu le prix du roman de l'Académie française 1934, il fut élu à l'Académie française en 1960.

PC